Le porte-conteneurs Ever Given, long de 400 mètres et pesant plus de 200 000 tonnes s’est échoué en travers du canal de Suez, l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde depuis mercredi 24 mars. Plusieurs dizaines de navires se retrouvent ainsi bloqués et patientent entrainant des bondissements des cours du pétrole à New York. Cependant, ce n’est pas la seule conséquence de cette catastrophe.

Un vent violent, une mauvaise manœuvre nautique et un enlisement dans le sable du canal qui commence à coûter cher. En échouant au beau milieu du canal de Suez en Égypte, le porte-conteneurs Ever Given a créé un embouteillage de navires sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées du monde.

“C’est pas le navire en soi qui peut avoir des conséquences, quoi que, 22.000 conteneurs ce n’est pas rien, c’est quand même un immeuble de 14 à 15 étages“, affirme le spécialiste de la mer. “On a beaucoup réagi autour du pétrole, bien évidemment, c’est la route principale du pétrole, mais il y a aussi la question des semi-conducteurs, que l’on utilise dans l’informatique, dans la santé, au combien essentielle en ce moment, et c’est probablement des cargaisons de semi-conducteurs qui vont être bloquées aujourd’hui“, déclare Christian Buchet.

Selon lui, cela signifie “qu’il peut y avoir un certain nombre de compagnies informatiques, de constructeurs automobiles, de secteurs liés à la santé, qui peuvent avoir dans les jours, voire les semaines qui viennent, sur ce secteur très tendu des semi-conducteurs, un certain nombre de difficultés“.

Si la situation venait à se poursuivre durant plus d’une semaine, il faudrait par la suite anticiper « des retards d’approvisionnement des marchandises attendues dans les rayons pour la mi-mai », ajoute le directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime.

Depuis mercredi, l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) essaye tant bien que mal de dégager le titan de plus de 220 000 tonnes. « Des remorqueurs et des dragues sont utilisés pour briser des rochers » et aspirer le sable, souligne une responsable de la société japonaise Shoei Kisen Kaisha, propriétaire du bateau. D’après la SCA, il faudrait retirer entre 15 000 et 20 000 m3 de sable pour pouvoir atteindre une profondeur d’au moins 12 à 16 m et remettre le navire à flot.

Les 25 membres d’équipage sont sains et saufs d’après Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM) la compagnie établie à Singapour qui assure la gestion technique du navire. Et il n’y a eu aucune pollution ni dommage sur la cargaison du navire, d’une capacité de plus de 20 000 conteneurs (EVP ou TEU).